Vous rencontrerez souvent les mots rénovation et réhabilitation, voire aussi restauration de maison. Parfois galvaudés et utilisés mal à propos, ils représentent pourtant des travaux bien distincts. Faisons le point dans cet article en définissant chaque notion. Regardons ensuite les autorisations à obtenir le cas échéant, ainsi que les aides financières envisageables. Terminons par des exemples concrets.
Pour comprendre la différence entre rénovation, réhabilitation et restauration, commençons par quelques définitions. Chaque mot correspond à la réalisation de travaux spécifiques sur des bâtiments, maisons ou appartements.
Voici pour le mot rénovation, une définition facile à retenir. Rénover, c’est tout simplement faire du neuf en partant du vieux. Une rénovation de bâtiment peut conduire à raser l’ensemble du bâti ancien et à ériger une construction neuve et aux normes. La démolition s’envisage donc, mais n’est en rien obligatoire. Ainsi pour une toiture, sa rénovation revient à sa dépose et à la réalisation d’une nouvelle, plus moderne.
Les travaux de réhabilitation d’un immeuble consistent à moderniser le bâtiment, sans dénaturer les fondamentaux et la conception architecturale d’origine. Restaurer, c’est donc remettre en état de marche, tout en améliorant le confort intérieur par l’installation, par exemple, d’isolation ou de chauffage contemporain, sans modifier le bâti initial. Vous conservez les ouvertures d’époque et une partie des murs.
Contrairement à une rénovation, la restauration se contente de remettre en état un bâtiment sans apporter d’amélioration. La logique consiste à retrouver exactement la situation originelle sur le plan de l’architecture. Le chantier, notamment de gros œuvre, permet de stopper la dégradation naturelle afin de conserver la construction dans son état initial.
Regardons maintenant la réglementation en matière de travaux, qu’il s’agisse de réhabilitation ou de rénovation, ainsi que les aides auxquelles vous pouvez accéder.
Que vous envisagiez une rénovation ou une restauration, vous pouvez être soumis en France à une autorisation. Si les bâtiments changent de destination, dans tous les cas, cela donne lieu à une demande de permis de construire. Par exemple, un bâtiment à usage agricole qui fait l’objet de travaux afin de l’aménager en habitation, constitue un changement de destination. De même, pour pouvoir créer des ouvertures, le permis de construire s'impose. Si la surface aménagée en logement reste inférieure à 20 m2, un dépôt de déclaration préalable suffit. Renseignez-vous auprès des services d'urbanisme en cas de doute sur la nature de votre rénovation.
Même si les concepts diffèrent, rénovation et réhabilitation peuvent être éligibles à des aides publiques. La logique qui prévaut, c’est la nature des travaux effectués. Étant donné que la réhabilitation permet d’apporter des améliorations aux logements, par exemple sur le plan thermique, rien n’empêche l’accès aux subventions, tout comme pour la rénovation.
Le gouvernement a développé tout un dispositif d’aides pour favoriser les travaux ayant pour but d’améliorer l’efficacité énergétique des logements en France. De ce fait, tant pour la réhabilitation d’une vieille maison de maître que pour la rénovation d’un appartement dans un immeuble rasé et reconstruit, ces aides sont accessibles.
Renseignez-vous auprès de l'ANAH, l'Agence nationale de l'habitat si vous envisagez des travaux de réhabilitation. Il existe un dispositif appelé "auto-réhabilitation habilitée" (ARA) qui permet à certains ménages de percevoir des aides pour effectuer des travaux comme la pose d'isolants, de peinture ou de cloisons. Ce n'est pas, par définition, une réhabilitation lourde, mais plutôt des travaux modestes, réalisés par les propriétaires eux-mêmes.
Une ZPPAUP est une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. Le préfet de région peut l’instituer par arrêté. Depuis 2015, les AVAP (aires de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine) remplacent les ZPPAUP. Renseignez-vous auprès de la mairie si vous avez un projet de réhabilitation pour un bâtiment de caractère, situé dans le périmètre de l’AVAP. Des subventions existent pour financer vos travaux.
Avec des exemples précis, illustrons les différences entre rénovation et aménagement ainsi que rénovation et réhabilitation.
La rénovation urbaine, c'est une politique de réaménagement des quartiers résidentiels dans les villes. Un exemple de rénovation urbaine classique, c’est le fait de raser d’anciens immeubles pour en reconstruire de nouveaux, avec des aménagements plus modernes, plus économes sur le plan de l’énergie, etc. Ces travaux s’effectuent dans le cadre du programme national de rénovation urbaine (PNRU) instauré par la loi Borloo.
Vous possédez une vieille grange de ferme ? C’est un beau projet immobilier que de se lancer dans sa transformation en un ou plusieurs logements locatifs saisonniers. Si le bien à rénover fait partie de votre patrimoine familial, vous souhaitez probablement conserver son cachet d’origine, son architecture et son apparence typique de votre région. C’est la définition de travaux de réhabilitation et non de rénovation. Vous y apportez le confort moderne, tant dans les pièces d’eau que dans la cuisine, avec un chauffage électrique par exemple. Vous gardez ses ouvertures en l’état pour un effet historique. Rénover et réhabiliter présentent donc une différence sensible, même si l’apport d’améliorations est autorisé dans les deux cas Avec ces définitions et exemples, vous saurez désormais identifier le type de chantier de rénovation à envisager pour aménager votre construction, maison ou appartement.